L'allélopathie est l'ensemble des interactions biochimiques réalisées par les plantes entre elles, ou avec des microorganismes. En agriculture, le terme "allélopathie" est souvent réduit au phénomène qui permet à une plante d'empêcher la germination des autres. Cet effet inhibiteur sur la germination et la croissance des adventices (et jouerait aussi un rôle dans la lutte contre les ravageurs).

L'étude réalisée en plein champ a pour objectif de tenter de démontrer le phénomène d'allélopathie sur des variétés anciennes de blés, et donc de tenter d'évaluer celles qui montreraient le plus de propriétés allélopathiques.
A la fin de l'étude, il devrait - si vous arrivons à prouver le phénomène d'allélopathie chez les blés anciens - être possible de proposer un mélange de blés anciens (un méteil) qui comprendrait les variétés anciennes les plus allélopathiques possibles et qui serait acclimaté à notre région et ne nécessiterait pas d'engrais, pour un rendement honorable ; tout en ayant une haute qualité boulangère.

Pour cette étude, les variétés de blés utilisées sont du genre Triticum qui comprend les blés tendres, les blés durs, les engrains, les amidonniers et les poulards. Plus précisément, les variétés testées sont le runal (blé moderne pour comparaison), Rouge Bordeaux (un blé français déjà attesté à Genève en 1791), Otzka Metznaja (une variété ancienne de blé de la région de Vladivostok), une Bladette de Provence et un engrain de Bulgarie. Toutes ces variétés ont été multipliées et acclimatées à La Ferme à Roulettes depuis 2012.

Parallèlement à cette étude en plein champ, d'autres travaux de l'HEPIA sont lancé et s'affairent en laboratoire, afin de tenter de corréler les deux : champs et laboratoire.
L'étude est financée par l'OCAN, Office Cantonal de l'Agriculture et de la Nature, l'étude de terrain est réalisée avec Annick Lang. Les étudiants de l'HEPIA sont Patrick Delévaux et Arno Blaschitz.