Botaniste et naturaliste de formation, il a été naturel que toutes les plantes soient cultivées en agriculture biologique. La certification se fait chaque année par Bio-Inspecta (OBio, CH-006).

A partir d'un épi ou de quelques grains, il faut environ 6 ans pour en avoir assez pour en semer un hectare. Il y a une septantaine de variétés de blés, avoines et orges dans nos tiroirs. Sur ce nombre, une petite dizaine sort du lot et ont été (et le sont encore) acclimatés et multipliés à la ferme. De ces variétés, nous créons des mélanges directement dans les champs, ces mélanges sont appelés méteils.

Afin de préserver la richesse des terres pauvres, nous préférons acclimater des plantes afin qu'elles puissent se débrouiller toutes seules dans les terres de la ferme. Ainsi, les grandes cultures (blé, tournesol, etc.) n'ont plus aucun besoin d'engrais. Cette (trop rare) approche permet de sauver les terres séchardes qui possèdent un énorme potentiel de biodiversité. Cette approche qui passe par la vocation d'un terrain plutôt que par l'uniformité nous semble fondamental. Une terre pauvre peut par exemple accueillir une prairie sèche à très grande biodiversité, mais si l'on apporte de l'engrais ou du fumier (même bio), la flore (et donc la faune) changera drastiquement et mettra entre 40 et 60 ans pour retrouver sa flore originelle. Si une agriculture arrive à cultiver sur ces terres-là, on garde le potentiel de cette parcelle. C'est pour cette raison que nous avons choisi de prendre le temps d'acclimater les plantes.

Que ce soit les grandes cultures, les légumes ou les vergers, les plantes ne reçoivent aucun traitement, même bio.

Des projets de recherche sont désormais lançé sur la ferme comme le développement d'une nouvelle technique de récolte de graines (Seedcar),  une étude scientifique sur plusieurs années concernant l'allélopathie des blés anciens, la construction d'un moulin à meule de pierre d'un nouveau type, mais également le prototypage de diverses petites machines agricoles visant à éliminer à terme l'utilisation des tracteurs conventionnels en grande culture.

Des visites sont organisées pour les écoles et s'articulent autour des champs, et de la fabrication de farine et d'huile. Suivant les années, certaines classes viennent semer le champ de blé à la main en octobre, reviennent en février semer du trèfle dans leur champ, et reviennent une dernière fois en octobre suivant (durant l'année scolaire suivante) pour venir faire leur propre farine. Le même suivi est fait de temps en temps avec le tournesol, jusqu'à l'huile.